Il y a un an, le 30 août 2023, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a pris le pouvoir au Gabon, mettant ainsi fin à plus d’un demi-siècle de domination de la dynastie Bongo. Ce coup d’État, qui a surpris le monde entier, a marqué une rupture nette avec l’ordre établi, suscitant à la fois espoirs et incertitudes parmi les Gabonais et la communauté internationale.
Bilan de l’année écoulée
Depuis son accession au pouvoir, le général Oligui Nguema a entrepris plusieurs réformes visant à transformer le paysage politique et économique du Gabon. L’une des premières mesures a été de dissoudre l’Assemblée nationale et de suspendre la Constitution, un acte qui, bien que controversé, a permis de mettre en place une transition politique sous le contrôle d’une junte militaire. Le gouvernement de transition a promis de restaurer la démocratie tout en luttant contre la corruption qui gangrenait le pays sous les Bongo.
Les réformes économiques ont également été au centre des préoccupations du nouveau régime. Le général Oligui Nguema a lancé une série de mesures pour diversifier l’économie gabonaise, traditionnellement dépendante du pétrole, en favorisant l’agriculture et l’industrialisation. Cependant, les défis restent nombreux, notamment la nécessité de restaurer la confiance des investisseurs étrangers et de stabiliser la situation macroéconomique.
Les perspectives pour la transition
La transition politique au Gabon demeure incertaine. Si le gouvernement de transition a annoncé des élections pour 2025, la question de savoir si ces élections seront véritablement libres et transparentes reste posée. L’implication continue des militaires dans le processus politique suscite des inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie dans le pays.
Bergès Mietté, docteur en sciences politiques et chercheur à l’Université de Libreville, souligne que la réussite de la transition dépendra de la capacité du gouvernement à mettre en place des institutions solides et indépendantes. Il insiste également sur la nécessité de réconcilier les différentes factions politiques et sociales du pays pour éviter de nouveaux conflits.
Mietté, qui a récemment rejoint le laboratoire Les Afriques dans le monde en tant que chercheur associé, met en garde contre les risques de dérive autoritaire, tout en reconnaissant les efforts du général Oligui Nguema pour réformer le pays. Il appelle à une vigilance accrue de la société civile et de la communauté internationale pour s’assurer que le Gabon s’engage sur la voie de la démocratie et du développement durable.
Un an après le coup d’État, le Gabon se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Si des progrès ont été réalisés, notamment sur le plan économique, la réussite de la transition politique reste incertaine. Le général Oligui Nguema et son gouvernement devront faire preuve de détermination et de transparence pour garantir un avenir stable et démocratique au Gabon. La communauté internationale, quant à elle, continuera de surveiller de près l’évolution de la situation dans ce pays d’Afrique centrale.
